De la rencontre entre Amala Dianor et Nangaline Gomis est né le solo Wo-Man, présenté ici en diptyque avec le premier solo du chorégraphe, Man Rec. Deux pièces courtes et d’une grâce fascinante sur la construction d’une identité, comme deux ramifications d’une même branche.

Sept ans après son mythique solo Man Rec, Amala Dianor en a imaginé le pendant féminin. Wo-Man est né de sa rencontre en 2018 avec une jeune danseuse, Nangaline Gomis, sorte de liane hypnotique et gracieuse. Elle est franco-sénégalaise, comme lui, et la connexion humaine et chorégraphique s’établit d’emblée entre eux. Mêlant hip-hop et danse contemporaine, piochant aussi du côté de leurs racines africaines, les deux propositions forment un jeu de miroirs autour du sujet de l’identité. « Moi » se dit « man » en wolof, principale langue parlée au Sénégal et Man Rec signifie « seulement moi ».
Avec ces deux solos, Amala Dianor livre une œuvre double et magnifique sur la construction de l’individu et son rapport à l’autre ; et un témoignage généreux autour de l’idée de transmission. Leur danse est d’une fluidité absolue, au croisement d’inspirations chorégraphiques multiples, comme autant de manière d’exprimer une identité basée sur une double culture, européenne et africaine. À sa façon, Nangaline Gomis s’approprie les thèmes du solo d’Amala pour réinventer un récit. Et l’évidence est là, dans les mouvements de chacun des deux danseurs, complémentaires et pourtant singuliers.