SOPHIE ALOUR
TIME FOR LOVEElle est femme et saxophoniste, ce qui n’est pas l’usage dans le monde du jazz où la misogynie a encore des apôtres. Mais le talent n’est pas genré et Sophie Alour en a à revendre. La critique voit en elle une « époustouflante souffleuse ». Effectivement, cette musicienne a prouvé depuis longtemps déjà qu’elle méritait sa place au firmament des virtuoses. Avec Time for Love, son dernier album, elle s’offre un voyage hors des modes, au pays des ballades, errance rêveuse qui passe des créations originales à de mémorables standards signés Ella Fitzgerald, Billie Holiday ou Shirley Horn. Lorsqu’elle s’empare de son saxophone, c’est pour extirper le sentiment à l’état pur. Chez elle, pas de pathos, pas d’excès de larmes, pas de sensiblerie. Le son est franc, les notes ludiques. Entourée des jazzmen les plus en vue de l’Hexagone, Sophie Alour fait de la musique un art féminin et masculin, un art totalement universel.
avec SOPHIE ALOUR saxophone ténor et soprano / DAVID EL MALEK saxo ténor / ÉRIC LE LANN trompette / DENIS LELOUP trombone / ALAIN JEAN-MARIE piano / DONALD KONTOMANOU batterie / SYLVAIN ROMANO contrebasse
SOPHIE ALOUR
Née en 1974, Sophie Alour a appris le saxophone en autodidacte, après avoir étudié la clarinette à l’école de musique de Quimper. C’est sur scène qu’elle fait l’apprentissage du jazz et, très vite, en 2000, elle est engagée dans le big band « le Vintage Orchestra » qui réunit la fine fleur de sa génération. Elle crée, la même année, un sextet avec Stéphane Belmondo et intègre dans le même élan le big band de Christophe Dal Sasso qui enregistre l’album Ouverture. Une nouvelle étape est franchie quand Rhoda Scott l’engage en 2004 pour former son quartet. Elle collabore avec de grands noms jusqu’en 2018, où elle sort son sixième album, Time for Love, pour lequel elle est nommée aux Victoires de la Musique dans la catégorie Artiste de l’année.
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Le disque fait l’effet d’un bonbon acidulé. On le déguste, et on se ressert sans s’en rendre compte. Au ténor ou au soprano, elle joue ces ballades de l’intérieur, avec sentiment mais sans sentimentalisme. Jean-Francois Mondot, Jazz Magazine