Dominique Bagouet, chorégraphe emblématique des années 80, a inventé une danse précise et virtuose dont l’écriture continue de nous percuter. So Schnell, pièce immense devenue culte, est à (re)découvrir, dépoussiérée de ce qui l’ancrait dans une époque.

Enfant d’Angoulême, Dominique Bagouet fut au cœur du renouveau de la danse des années 1980. S’il est décédé en 1992, son œuvre continue de vivre, portée par d’anciens membres de sa compagnie. Près de trente ans après sa création, revoici donc So Schnell, revivifié par Catherine Legrand, l’une de ses danseuses et proche collaboratrice. « Cette pièce recèle de multiples joyaux d’écriture. La danse y est vive, inventive, joueuse, fluide, belle, tenace », décrit-elle.

Pour faire résonner aujourd’hui l’écriture de Bagouet, à la fois d’une grande rigueur mais également débordante d’énergie et d’humour, elle s’est délestée des décors et des costumes d’origine. Les nouveaux interprètes sont vêtus de noir, et c’est une splendide création lumière qui les habille. La partition, elle, entremêle toujours la Cantate BWV 26 de Jean-Sébastien Bach et des sonorités provenant de machines industrielles, réminiscence de l’entreprise familiale de bonneterie accolée à la maison d’enfance de Dominique Bagouet. Ce nouvel habillage, plus sobre et d’une grande élégance, laisse éclater toute la pureté du geste pour révéler à nouveau cette œuvre majeure.