La plus sanglante des pièces historiques de Shakespeare, Richard III, narre l’ascension et la chute du personnage éponyme. Une analyse, sauvage et burlesque, de l’exercice du pouvoir, brillamment menée par Guillaume Séverac-Schmitz.

Le jeune Richard de Gloucester profite du chaos de la guerre des Deux-Roses pour entamer son ascension sans scrupules vers le pouvoir. Il semble inapte à gouverner et va néanmoins s’emparer de la couronne pour devenir Richard III.

Boiteux séducteur, monstre bossu mais sûr de lui, harangueur hors pair et tueur sans conscience, le Richard III incarné par Thibault Perrenoud apparaît comme un personnage à la fois détestable et drôle, qui se joue de chacun avec une aisance inouïe. Le jeu d’une belle fluidité et l’intrigue menée tambour battant donnent à la mise en scène libre et audacieuse de Guillaume Séverac-Schmitz une vigueur et une vitalité merveilleuses. L’univers sombre, les visages grimaçants, la folie du pouvoir envahissent une scénographie où s’exhibe toute la théâtralité du pouvoir. Et, en arrière-fond presque imperceptible, cette petite musique de Shakespeare qui nous rappelle constamment les dangers de la tyrannie, et notre devoir de ne pas la laisser s’exercer sans contrôle.