“Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps.”
In Réparer les vivants

Sylvain Maurice s’empare, dans une adaptation sensible et bouleversante, du célèbre roman de Maylis de Kerangal. Il met en scène ce récit choral d’une transplantation cardiaque comme une véritable course contre la montre.

La douleur, l’espoir, la fatigue, la tension ou l’adrénaline sont autant d’émotions que l’on ressent dans ce spectacle où tout se joue autour d’un cœur qui migre d’un corps vers un autre. Cette transplantation tragique autant que miraculeuse est au centre du magnifique roman de Maylis de Kerangal, dans une course intense pour la vie qui conduira de nombreux individus à se croiser et bouleversera leur existence.
La voix qui raconte sans incarner les personnages, le corps qui marche, court et danse appartiennent au comédien Vincent Dissez. Debout sur le tapis roulant, comme un boxeur sur le ring, il exprime l’urgence absolue que décrit au scalpel la romancière. Perché au-dessus de lui, le musicien Joachim Latarjet l’accompagne de sa guitare électrique, rythme les mots, donne la cadence. Ici, les mots et les notes se complètent indubitablement. Comme la vie et la mort. Comme la ronde des anonymes qui tissent la trame de ce spectacle profondément émouvant. Réparer les vivants est un choc théâtral et physique dont on sort avec un profond sentiment d’humanité et de solidarité nécessaire.