Montaigne habite à Angoulême
Gaëlle HausermannGaëlle Hausermann nous invite à deux précieux moments de partage au cours desquels s’entrecroisent paroles d’Angoumoisins et d’écrivains célèbres sur le lien intime qui les lie à leur territoire.
« Être sur le Plateau, c’est regarder le monde d’un peu plus haut. Tout est histoire de perspective, comme nous le rappelle Montaigne qui grimpait, parfois péniblement, ses escaliers en pierre pour s’isoler dans la bibliothèque du Château familial, « maison juchée sur un tertre, comme le dit son nom : le domaine de Montaigne».
Le Plateau, lui aussi, se gagne au prix de nombreuses marches d’escaliers. A son époque, l’on parlait d’une ville comme celui d’un corps d’homme, je dirais qu’ici nous sommes au-dessus des poumons, entourés des artères principales, et dans un battement serré, le Plateau devient le cœur de la ville d’Angoulême.
C’est une île merveilleuse, isolée du monde par ses remparts, ses petites rues pavés. Il y a quelque chose ici d’imprenable, « d’imbougeable » aussi. Je veux dire que l’épaisseur des murs, la hauteur des immeubles, les églises, tout semble demander à ce que rien ne bouge sous peine de tout faire effondrer. Il y a les secrets, rien n’est montré, tout doit être rêvé. Vivre à propos, le grand travail que nous conseille Montaigne, être là, comme il faut à chaque instant, ne pas regretter, ne pas envisager la suite, se dire que chaque moment est une mort et une renaissance, dans une seconde, il y a toute une existence.
Profitons d’être ici, et regardons nous aussi le monde de ce merveilleux balcon qu’est le Plateau. »
Gaelle Hauserman
Avec Daniel Mesguich, Agathe Agnel / musicien François-Pierre Fol / Collaboration artistique marie-laure Condé /
Merci à Mr Fougère pour son accueil précieux, à toute l’équipe de la Scène nationale d’Angoulême, et à Isabelle Beringer.
Production Cie PHYSIS/Co-production Scène Nationale d’Angoulême
Gaelle Hausermann est artiste complice de la Scène Nationale d’Angoulême.