En 2005, le journaliste Sorj Chalandon découvre, stupéfait, que son ami de trente ans, Denis Donaldson, leader de l’IRA (Irish Republican Army) en Irlande du Nord, est un agent secret britannique. Quelques mois après ses aveux, Denis Donaldson est assassiné. Sorj Chalandon écrira deux livres fictionnels, pour tenter de comprendre les raisons de la déloyauté. Emmanuel Meirieu adapte ces récits pour le théâtre en conjuguant nuance et sensibilité. Ce jeune metteur en scène a un don : il sait bouleverser le public avec des représentations à fleur de peau où la parole des comédiens trouve dans la musique et la vidéo des relais d’une rare puissance. Dans un cimetière sombre et pluvieux, deux versions se succèdent. Celle de deux trahis, debout devant la tombe, un ami et le fils, des questions plein la tête. Celle du traître, dont les mots résonnent par-delà la mort. Ce face-à-face qui n’a jamais pu avoir lieu, le théâtre le permet, tendant du coup un fil fragile entre la faute et le pardon. Magnifique !