MADEMOISELLE JULIE
AUGUST STRINDBERG — NILS ÖHLUNDAugust Strindberg n’était pas complaisant. Lorsqu’il attrapait l’être humain dans les rets de son écriture, c’était pour lui faire rendre gorge. En extirper le bon mais surtout le mauvais et édifier, dans la foulée, un portrait cru de ses contemporains. Sa lucidité nous parvient cinq sur cinq. Découvrir ses héros, c’est connaître de soi le pire comme le meilleur. Dans Mademoiselle Julie, on assiste à l’affrontement mi-violent, mi-feutré que se livrent un homme et sa maîtresse. Il la méprise car elle est femme (Strindberg était d’une rare misogynie !), elle le prend de haut car il n’est qu’un valet. Si l’un et l’autre passent la nuit ensemble, l’amour n’a pas son mot à dire. Seul le désir mène Julie, la châtelaine, dans la cuisine où travaille Jean, son serviteur. Au matin, le jeu de massacre commence, aucun n’en sortira indemne. La mise en scène de ce drame intimiste serre les acteurs de près, comme le ferait une caméra filmant en gros plan les visages.
Production Comédie De l’Est.
de AUGUST STRINDBERG / traduction et adaptation CLÉMENCE HÉROUT et NILS ÖHLUND / mise en scène NILS ÖHLUND / scénographie LAURIANNE SCIMEMI / costumes LAURIANNE SCIMEMI assistée de BLANDINE GUSTIN / création lumière MICHEL BERGAMIN / création son GRÉGOIRE HARRER / avec CAROLINA PECHENY, JESSICA VEDEL, FRED CACHEUX et NILS ÖHLUND en alternance
AUGUST STRINDBERG (1849-1912)
Cet auteur suédois, en refusant de continuer ses études de médecine, se trouve une passion pour l’écriture dramatique. S’inspirant des grands noms de la philosophie et de la littérature tels que Zola, il se lance dans une carrière de journalisme en 1872. Dès cette année, il publie son roman Maître Olof. Rendu célèbre par le roman La Chambre rouge en 1879, Strindberg peut être associé à deux courants littéraires : le naturalisme et l’expressionnisme. C’est ainsi qu’il écrit sa tragédie naturaliste Mademoiselle Julie en 1889. Il finit par rompre avec ce courant pour se tourner vers le symbolisme. Il inspire Eugène Ionesco, Tennessee Williams ou encore Samuel Beckett.
séances scolaires
jeudi 5 vendredi 6 décembre 14h30
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Mademoiselle Julie reste une pièce insensée et formidable. Nils Öhlund propose une mise en scène dont le premier mérite est d’être tendue comme un arc, avec un tempo inéluctable où même les lenteurs vont d’un pas vif. Gilles Costaz, Webtheatre