Au plus près du public, un acteur tombe le masque et entrecroise sa propre histoire avec les légendes qui ont bercé son enfance. Un solo magistral, entre réalité et fantastique, d’une démesure envoûtante.

Il est des créations qui vous laissent K.O., se gravent dans vos mémoires et vous poursuivent longtemps. Les Possédés d’Illfurth appartient clairement à cette catégorie. Par le talent d’un comédien exceptionnel, dont l’intensité, la capacité à nous transporter du rire aux larmes et l’engagement physique évoqueraient ceux d’un Philippe Caubère. Par la force également d’un propos entremêlant une légende alsacienne du XIXe siècle avec un récit intime d’une sincérité bouleversante : deux histoires d’emprise et de possession d’enfants, à 125 ans de distance.
Dans Les Possédés d’Illfurth, Hélios, un jeune comédien, double autofictif de l’interprète du spectacle Lionel Lingelser, s’efforce de trouver la justesse de son personnage sous la direction d’un metteur en scène tyrannique. Ce travail d’acteur va l’amener à retourner sur le territoire traumatique de son enfance pour affronter les démons qui ont façonné l’artiste qu’il est devenu… Dans ce spectacle transfiguré par le pouvoir de l’imaginaire, Lionel Lingelser ne fait pas que raconter une double histoire de possession, il tire un fil poétique entre le passé et le présent et nous offre un voyage initiatique incandescent.