L’AUTRE FILLE
ANNIE ERNAUX – CÉCILE BACKÈSLe théâtre que met en scène Cécile Backès s’appuie sur le récit, sur l’enchevêtrement des temps, et sur différents paysages de mémoire qui s’entrecroisent. Elle aime imaginer les lignes dramatiques qui sous-tendent une écriture qui n’a pas été pensée pour le théâtre, conserver la forme littéraire, et suivre au plus près le mouvement de l’écriture. L’Autre Fille est une lettre adressée à une sœur qui a vécu avant celle qui écrit. La lettre se construit à partir du silence qui a entouré la vie et la mort de cette sœur décédée à 6 ans. Une conversation décisive, puis des bribes de paroles entendues dans l’enfance permettent de dessiner le personnage de cette sœur qui envahit l’espace. Par l’écrit, elle apparaît. Un solo tiré au cordeau pour une actrice accompagnée par un travail de diffusion sonore pour intriquer les paroles rapportées de l’écrivain et traduire la dissociation qu’opère la mémoire entre l’écriture et la réalité de la narratrice.
Production Comédie de Béthune – CDN Hauts-de-France avec le soutien du Conseil départemental du Pas-de-Calais dans le cadre de « Cultures de saison » résidence de création à Lillers (62) avec le soutien du Théâtre d’Angoulême – Scène nationale texte publié à NIL éditions, collection Les Affranchis, Paris, 2011.
texte Annie Ernaux / version scénique Cécile Backès, Margaux Eskenazi / mise en scène Cécile Backès / assistanat à la mise en scène Lola Naymark / scénographie Raymond Sarti / dramaturgie Guillaume Clayssens / mouvement Marie Laure Caradec / création son Juliette Galamez / costumes Camille Pénager / régie générale Laurent Leroy / régie générale et de scène, accessoires Marie-Laurence Fauconnier / construction Jean-Claude Czarnecka / avec Cécile Gérard
ANNIE ERNAUX
Auteure française née en 1940, elle travaille essentiellement sur le matériau autobiographique. En 1984, elle obtient le prix Renaudot pour son livre La Place. À la croisée de l’expérience historique et de l’expérience individuelle, son écriture, dépouillée de toute fioriture stylistique, dissèque l’ascension sociale de ses parents (La Place, La Honte), son adolescence (L’Événement), la maladie d’Alzheimer de sa mère (Je ne suis pas sortie de ma nuit), puis la mort de sa mère (Une femme), son cancer du sein (L’Usage de la photo, en collaboration avec Marc Marie).
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Annie Ernaux s’interroge dans cette lettre à l’absente avec délicatesse, précision, intelligence. Comme à son habitude.
Marianne Payot, L’Express