Après Désobéir, qui explorait l’émancipation des jeunes femmes d’aujourd’hui, Julie Berès s’intéresse à la « fabrique du masculin » et au concept de virilité. Cette fois encore, la metteuse en scène frappe fort et juste, avec toujours le même humour décapant !

Comment se construire en tant qu’homme dans ce XXIe siècle où les inégalités de genre sont dénoncées partout ? Pour répondre à cette question, Julie Berès est partie à la rencontre de jeunes hommes et porte sur scène des témoignages que l’on entend peu. Sous son titre – si beau ! – se jouant des injonctions sociales contradictoires faites aux hommes aujourd’hui, La Tendresse aborde la manière dont ils se situent dans notre société en pleine mutation sur les attendus de la masculinité. Sans tabous et de manière parfois assez crue, les huit interprètes, issus d’origines et de milieux très différents (ils viennent du Congo, de Picardie, des Comores, du hip-hop ou de la danse classique…), parlent d’intime et de construction personnelle. Qu’est-ce qu’être « un mec bien » ? Un « bon père » ? Quels sont leurs modèles, leurs héritages, les attendus de leur communauté ? Quels rapports entretiennentils avec l’argent, l’amour, leur sexualité, leur fragilité ou l’avenir ? Comment sortir de la pression à la réussite ? Mises en partage, ces interrogations agitent et invitent à la réflexion.
Récit choral, sensible et rempli d’un humour uppercut où la danse tient une place phare, La Tendresse est un spectacle qui fait du bien et propose une vision du monde où la réinvention des modèles et l’égalité ne seront plus des mots creux !