LA FIN DE L’HOMME ROUGE
SVETLANA ALEXIEVITCH — EMMANUEL MEIRIEULa Fin de l’homme rouge a la force d’un fracas. Celui que fait une utopie qui s’effondre sur elle-même. Emmanuel Meirieu adapte et met en scène le texte de Svetlana Alexievitch, romancière et journaliste russe qui a recueilli la parole de ses compatriotes. Certains sont restés communistes. D’autres ont subi les persécutions du régime soviétique. Tous ont affronté la précarité, la corruption, la solitude. Sur la scène, les monologues s’enchaînent dans un décor évoquant le néant. Grand plateau dévasté, gravats qui jonchent le sol. On bascule de récit en récit et l’émotion va crescendo à l’écoute de ces vies interdites. Le deuil, la trahison, la prison, la maladie, l’alcoolisme, la violence : il n’y a guère d’espoir dans ce portrait d’une société brisée. Mais il reste tout de même l’essentiel, l’humanité. Pour porter haut et fort des paroles si intenses et gorgées de sensible, il fallait des acteurs puissants, exceptionnels. C’est le cas. On en reste bouche bée.
Production La Criée, Théâtre national de Marseille / Le Bloc Opératoire. Coproduction ExtraPôle Provence-Alpes-Côte d’Azur / Les Gémeaux, Sceaux, Scène nationale / Les Théâtres – Théâtre du Jeu de Paume à Aix-en-Provence / Le Liberté, Scène nationale de Toulon / le Théâtre national de Nice – CDN Nice Côte d’Azur / L’Arc Le Creusot / Châteauvallon, Scène nationale / DSN Dieppe, Scène nationale. La compagnie Bloc Opératoire est conventionnée par la Drac Auvergne-Rhône-Alpes. Avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la Ville de Lyon.
d’après le roman de SVETLANA ALEXIEVITCH [prix Nobel de littérature 2015] / mise en scène et adaptation EMMANUEL MEIRIEU / traduit par SOPHIE BENECH / musique RAPHAËL CHAMBOUVET / costumes MOÏRA DOUGUET / maquillage ROXANE BRUNETON / lumières, décor et vidéo SEYMOUR LAVAL et EMMANUEL MEIRIEU / son RAPHAËL GUÉNOT FELIX MULHENBACH / avec STÉPHANE BALMINO, EVELYNE DIDI, XAVIER GALLAIS, ANOUK GRINBERG, JÉRÔME KIRCHER, MAUD WYLER, avec la participation d’ANDRÉ WILMS et la voix de CATHERINE HIEGEL
SVETLANA ALEXIEVITCH
Née en 1948, cette fille d’instituteurs poursuit des études de journalisme à la faculté de Minsk, en Biélorussie. Elle publie son premier livre intitulé La guerre n’a pas un visage de femme en 1985. Ce recueil de témoignages d’anciennes combattantes de la Seconde Guerre mondiale fait polémique car il est jugé antipatriotique. Plusieurs de ses ouvrages subissent le même sort tout au long de sa carrière, ce qui l’oblige à s’exiler en Allemagne. En 2014, elle écrit La Fin de l’homme rouge sur la fin de l’URSS et ce qui en a suivi. Pour cet ouvrage, elle reçoit le prix Médicis essai 2013. En 2015, elle est primée du prix Nobel de littérature.
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Ici, il n’y a pas d’autre dramaturgie qu’une suite de témoignages portés par des interprètes puissants, profonds, une distribution d’excellence qui donne un supplément d’âme au projet d’Emmanuel Meirieu. Armelle Heliot, Le Figaro