LA COMPAGNIE DES SPECTRES
D’APRÈS LE ROMAN DE LYDIE SALVAYRE – ZABOU BREITMANUne mère et sa fille reçoivent la visite d’un huissier qui vient saisir les biens de la maison. La fille essaie de sauver les meubles tandis que sa mère dérape dans la paranoïa. Cet étranger qui rentre chez elles prend les traits des spectres d’autrefois. Ceux croisés pendant l’occupation allemande : les voisins collabos, le fils mort, le maréchal Pétain. Campé entre la comédie et le drame, le texte soulève, mine de rien, le tapis de l’histoire pour y dénicher, planqué sous d’amnésiques mémoires, un passé des plus troubles. Zabou Breitman adapte, met en scène et joue ce récit corrosif d’une de nos grandes romancières, Lydie Salvayre. L’actrice seule en scène est tantôt grand-mère, tantôt mère, tantôt fille. Son jeu multiplie les nuances. Rire, larmes, colère, rage, tout est là dans ce petit appartement déglingué joliment figuré.
Production déléguée Théâtre Vidy-Lausanne / Prima Donna.
d’après le roman de LYDIE SALVAYRE / mise en scène et adaptation ZABOU BREITMAN / assistanat à la mise en scène MARJOLAINE AIZPIRI, DIANE DEROSIER / décor JEAN-MARC STEHLÉ assisté de ARIELLE CHANTY / lumière ANDRÉ DIOT / son LAURY CHANTY / régie générale SIMON STEHLÉ / avec ZABOU BREITMAN
LYDIE SALVAYRE
Née en 1948 d’un couple de républicains espagnols exilés dans le sud de la France depuis la fin de la guerre civile, elle passe son enfance près de Toulouse. Son diplôme de médecine en poche, elle exerce plusieurs années comme psychiatre à Marseille et commence à écrire à la fin des années 1970, publie de petits textes dans des revues littéraires. Son roman La Compagnie des spectres est élu en 1997 meilleur livre de l’année par la revue littéraire Lire. En 2014, elle reçoit le prix Goncourt pour son roman Pas pleurer où apparaissent la figure de Georges Bernanos et la voix de sa propre mère qui lui raconte au soir de sa vie la révolution libertaire de 1936 en Espagne. Son œuvre est traduite dans une vingtaine de langues.
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Elle tient la barre au plus haut niveau jusqu’à la fin. Elle module les humeurs, les émotions, les situations jusqu’à une scène culte, à la fois hilarante et tragique.
Joëlle Gayot, France Culture