Interdite de retour dans son pays, une incandescente comédienne iranienne raconte son chemin d’exil, entre rêves et cauchemars. Un solo puissant comme une incantation.

Née à Téhéran dans une famille d’artistes, Mina Kavani a grandi en schizophrénie : uniforme de la République islamique pour aller à l’école ; vie bohème à la maison, où l’on écoutait Bob Dylan et les Pink Floyd. Piquée par le virus de la scène, elle se forme au Conservatoire de Paris, tourne avec des cinéastes iraniens. Mais, en 2015, le film Red Rose, où elle apparaît nue, lui vaut d’être bannie. Fini l’Iran. Mina Kavani s’installe définitivement en France. Le début d’un nouvel exil, intérieur celui-là, car si elle rêvait d’ailleurs dans son pays, à Paris elle ne vit plus et ne pense qu’à Téhéran, où son cœur et son esprit demeurent.
Dans ce seule en scène profondément émouvant, l’actrice raconte ce sentiment de ne jamais se sentir au bon endroit, elle qui ne rêvait que d’être artiste. Entre ici et ailleurs, désillusions et soif d’absolu, elle nous fait toucher du doigt la douleur de l’arrachement et d’une vie suspendue, jamais pleinement accomplie. Que faire de sa rage quand on est loin de ses sœurs de révolte ? Comment combattre ce sentiment de décalage permanent qui devient une façon d’être au monde ? La comédienne, magnifique, toujours en clair-obscur, se perd dans les miroirs de la scénographie… Portée par la musique enveloppante de Siavash Amini, sa performance s’apparente à un cri, incroyablement puissant. Un énorme coup de cœur !

« Précise, subtile, lumineuse, pleine d’une sensibilité à la fois retenue et si vive et vibrante, elle oscille entre une merveilleuse douceur et une énergie plus combative. Animée par la passion, elle embarque dans un tourbillon d’émotion. » Sceneweb

___

Rencontre
avec l’artiste à l’issue des représentations
Lecture de Guerre, de Janne Teller
Jeudi 21 novembre

___