ELLA
HERBERT ACHTERNBUSCHYVES BEAUNESNE
Donner voix aux sans voix. À ceux contre qui le destin s’est acharné, relayé dans sa tâche par une société inique. Rendre aux victimes leur dignité en leur restituant leur droit à la parole. C’est ce que fait Yves Beaunesne en mettant en scène Ella, une pièce de l’auteur Herbert Achternbusch. Ella, interprétée par l’émouvante Clotilde Mollet qu’accompagne en scène le percussionniste Camille Rocailleux, est de ces êtres qui ont vécu une vie hors du commun, parce que trop démunis, trop pauvres et dont les rencontres cultivent la fragilité. Ella raconte son existence et c’est un long calvaire qui émerge. Née au début de la Première Guerre mondiale, elle est frappée par son père jusqu’à en devenir « idiote », enfermée par son mari puis placée en institution psychiatrique, moquée, humiliée, rejetée. Elle finira recluse dans le poulailler de sa sœur. Yves Beaunesne va au-delà du portrait et des atermoiements qu’il pourrait susciter. En retraçant ce parcours tragique, il nous parle de nous et de ce qui, jamais, ne pourra nous être arraché. Ce sont les mots, la vie dans les mots qui nous aident à tenir debout.
Production La Comédie Poitou-Charentes, Centre dramatique national. Avec le soutien de la Drac Poitou-Charentes, de la Région Nouvelle-Aquitaine et de la Ville de Poitiers. Coproductions La Coursive, Scène nationale de La Rochelle, en cours… En partenariat avec le Théâtre d’Angoulême, Scène nationale.
mise en scène YVES BEAUNESNE / texte français et dramaturgie MARION BERNÈDE / scénographie et vidéo DAMIEN CAILLE-PERRET / lumière NATHALIE PERRIER / création musicale CAMILLE ROCAILLEUX / création costumes JEAN-DANIEL VUILLERMOZ / assistanat à la mise en scène CLARA FARGE / avec CLOTILDE MOLLET et CAMILLE ROCAILLEUX
HERBERT ACHTERNBUSCH
Écrivain, peintre et cinéaste allemand né en 1938, il est souvent appelé par la critique « l’Anarchiste bavarois ». Il grandit en Bavière et étudie la peinture à l’Académie des arts de Nuremberg. En 1971, son roman Alexanderschlacht produit un grand effet sur l’avant-garde de la littérature allemande. Ses films tantôt anarchistes, tantôt surréalistes, restent confidentiels. En 2007, l’exposition Das Ich ist ein wildes Tier de Munich met à l’honneur toutes les facettes de son œuvre. Il imagine des personnages qui possèdent une énorme force de refus. Le refus comme moment révolutionnaire dans une vie hyper-organisée, c’est ce dont il fait la preuve dans sa personne, ses livres, ses films et son théâtre.