Un fascinant bestiaire coloré se déploie sur un écran flottant, d’où émergent des morceaux de corps dansants… Une fantasmagorie chorégraphique et plastique qui fait la part belle au pouvoir de l’imaginaire.

Quel enfant n’a jamais rêvé de voir les personnages d’un dessin s’animer et sortir de la feuille blanche ? Des chimères dans la tête est une invitation à réaliser ce désir autant qu’une plongée dans la puissance fabuleusement créative de l’imagination. Le chorégraphe Sylvain Groud, directeur du Ballet du Nord, poursuit son travail initié en complicité en 2019 avec la plasticienne Françoise Pétrovitch. Cette fois, la danse prolonge des dessins tracés à l’encre sur un écran suspendu, derrière lequel sont dissimulés trois interprètes. Se jouant de la pesanteur, des morceaux de corps apparaissent : pattes, cheveux, ailes ou antennes poussent aux créatures dessinées et donnent vie, comme par magie, à ces chimères bizarres, belles ou inquiétantes qui évoquent parfois l’univers d’un Miyazaki. Figures d’un autre monde, fascinantes et irrésistibles, elles se déploient jusqu’à déborder du cadre… D’une précision chorégraphique impressionnante, cette pièce est une formidable hallucination qui sème le trouble, se joue des illusions d’optique et instaure un jeu inédit avec le public. Magique (quel que soit votre âge) !