Avec un talent virtuose, dix jongleuses et jongleurs et un quatuor à cordes marient l’intime et l’universel dans l’harmonie et la fantaisie. Une grande sarabande où balles et bâtons virevoltent en un merveilleux élan collectif.

Ce fut l’un des succès de la Biennale de la danse de Lyon, l’an dernier. Une création jonglée de belle ampleur, la plus importante pour le Collectif Petit Travers, figure de proue du jonglage contemporain, et une rencontre au sommet avec le Quatuor Debussy, ensemble musical au rayonnement international. Sur une scène où de grands cubes dessinent autant de paysages qu’ils offrent de situations de jeu, dix jongleuses et jongleurs de générations et de nationalités différentes évoluent à l’unisson avant de prendre la tangente sur les fantaisies baroques d’Henry Purcell et des compositions répétitives de Marc Mellits. Toutes et tous font chanter leurs gestes, traçant avec leurs corps une symphonie millimétrée de balles bondissantes et de bâtons virevoltants en une chorégraphie alternant grands mouvements d’ensemble et solos.
Maître du temps et de l’espace, le quatuor tisse une architecture sonore au cœur de laquelle se niche l’intime : la parole des interprètes recueillie et mise en récit par l’écrivain Jean-Charles Massera. Ce que les artistes nous disent alors, dans toute leur singularité, tient autant du témoignage de vie que de la pensée qui traverse le jongleur lorsqu’il manipule ses balles. En filigrane des trajectoires tracées par les balles, les confidences deviennent universelles. Sublime.

« Nos matins intérieurs met le jonglage à hauteur de poésie. Ici une simple balle semble “fleurir” d’une main ou d’une bouche, tandis que les solistes créent un feu d’artifice de gestes et de mots. » Les Échos

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