Dans cette évocation puissante de la mue de l’adolescence, une jeune danseuse inspirante, issue du hip-hop, part d’un dribble, balle de foot au pied, pour aller jusqu’à la transe au seuil de l’âge adulte…

Dans une société où les rituels n’existent plus, que signifie entrer dans l’âge adulte ? Qu’est-ce qui, aujourd’hui, marque ce seuil symbolique, ce passage essentiel ? Cette question a donné envie à la chorégraphe-anthropologue Sylvie Balestra de s’adresser directement aux adolescentes et adolescents dans cette pièce qui aborde autant les questions d’image de soi, d’enfermement, d’adrénaline, que de peau – celle que l’on a, celle que l’on voudrait avoir, celle qu’on finira par accepter.
Partant des témoignages de la jeunesse qu’elle a collectés, ce sont les street dances et les jeux de rue, notamment les passes de foot, qui ont inspiré Sylvie Balestra, mais aussi les danses rituelles : autant de pratiques très codifiées qui scellent un groupe,marquent une initiation. Et parce qu’elle nous parle ici de métamorphose, Sylvie Balestra a eu envie de revêtir sa danseuse Janice Bieleu de masques de peau, de costumes-parures et de bijoux-armures qui, comme des amulettes, donnent la force de devenir autre. Dans un espace octogonal évoquant le ballon de foot ou la « cage » des rixes de certains arts martiaux, celle-ci s’avance comme une combattante qui ne craint pas de se heurter à elle-même et au monde pour inventer son propre avenir avec les autres. Et l’on se sent transcendé par cette pulsion de vie.

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