Une fresque théâtrale sur la France d’aujourd’hui, qui embrasse les trajectoires d’une douzaine de personnages emblématiques de notre monde contemporain. Ambitieux et réjouissant, comme le sont les sagas ou les séries addictives.

C’est une fable sur notre époque déboussolée, soumise à la quête du buzz et à la manipulation médiatique, une saga rassemblant des itinéraires et des visages divers, façon feuilleton du XXIe siècle. Dans 1 200 tours – un titre inspiré du cycle d’essorage de la machine à laver, métaphore du lavage de cerveau auquel nous sommes soumis –, nous suivons le destin d’une douzaine de personnages, notamment celui d’une jeune rappeuse accusée d’avoir déclenché une insurrection, de sa jeune avocate, et de son amie d’enfance, figure montante de la politique issue de la même cité. Entre les trois femmes, une puissante sororité va batailler et entrer en collision avec des journalistes, un présentateur du JT, une kiosquière en déshérence…
Pour peindre cette odyssée très contemporaine, Sidney Ali Mehelleb à l’écriture et Aurélie Van Den Daele à la mise en scène n’ont reculé devant rien. Ni l’ambition du propos, imbriquant politique, sociologie et intimité, ni l’originalité de la forme, avec une narration rapide et séquencée qui adopte les codes des séries et la pulsation du hip-hop. Plaçant au cœur de leur spectacle le jeu intense des douze interprètes, mais aussi la musique, la vidéo et le dessin comme expressions de la revendication, ils nous offrent un spectacle haletant, d’une belle générosité.

« On sort de ce spectacle habité par de belles images de théâtre, de belles voix, de bons (et nombreux) comédiens. Ce théâtre-là est bien galvanisant. Ce théâtre-là est bien une fête. Il ne s’agirait pas de bouder son plaisir. » Sceneweb

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