Erik Truffaz, jazzman sans chapelle qui aime les musiques métissées, le jazz électro, et même la techno, nous offre avec Lune Rouge un album planant, tout en tension poétique. Incontestablement l’un de ses meilleurs.

Cet homme est un chaman, un alchimiste. Jazzman de référence, le trompettiste Erik Truffaz continue d’album en album ses explorations musicales, façonnant des recettes différentes mais toujours envoûtantes, aux lisières des catégories prédéfinies. S’il flirte avec tous les genres, il est fidèle à ses amis musiciens, Benoît Corboz (aux claviers) et Marcello Giuliani (à la basse), avec lesquels il crée et compose. Cette fois, c’est dans les contrées de la pop instrumentale et de l’électro que le quartet nous entraîne. « Je suis une cheminée de bois dans une maison moderne. Plus l’architecture est contemporaine et plus le vintage – ma trompette – est mis en valeur », déclare avec humour Erik Truffaz.
Pour cet album, Lune Rouge, ses musiciens et lui ont confié les clés à Arthur Hnatek – le jeune batteur qui les a rejoints dans leur précédent album – pour composer le matériau de base sur lequel ils ont ensuite travaillé lors de longues jam sessions, arrangé puis dérangé les éléments, « à la Truffaz ». Verdict : une odyssée de l’espace planante, réchauffée par de vieux claviers vintage et un jazz séduisant, parfois presque dansant. Un pur moment de plaisir !