L’OCCUPATION
ANNIE ERNAUX — PIERRE PRADINASRomane Bohringer a du tempérament, de l’énergie et de l’humour. Elle porte sur ses épaules l’histoire de son héroïne, une femme rongée par la jalousie que sa rivale obsède au point de l’« occuper » corps et âme. Elle fait tout entendre : la déraison de la narratrice, son cynisme, sa lucidité et l’autodérision qu’elle sait aussi manifester. À l’appui de son jeu tendu entre douleur intime et comique extraverti, des images vidéo et une musique jouée en live sur la scène qui prennent en charge le hors champ, ce qui ne se dit pas, mais se trame dans la tête de la narratrice. Pierre Pradinas adapte et met en scène le récit d’Annie Ernaux. D’une écriture précise, la romancière pénètre au cœur des maux et s’aventure dans l’intériorité d’une amoureuse délaissée qui va devoir apprendre à se réinventer.
Production Le Chapeau Rouge. Coproduction Bonlieu, Scène nationale d’Annecy / La Coursive, Scène nationale de La Rochelle, Cie Le Chapeau Rouge. Le Chapeau Rouge est une compagnie conventionnée par le ministère de la Culture.
texte d’ANNIE ERNAUX publié aux éditions Gallimard / mise en scène PIERRE PRADINAS / musique originale CHRISTOPHE « DISCO » MINCK / scénographie ORAZIO TROTTA et SIMON PRADINAS / lumières ORAZIO TROTTA / images SIMON PRADINAS / son FRÉDÉRIC BURES / maquillage et coiffure CATHERINE SAINT-SEVER / assistants à la mise en scène AURÉLIEN CHAUSSADE et MARIE DULISCOUËT / avec ROMANE BOHRINGER et CHRISTOPHE « DISCO » MINCK
ANNIE ERNAUX
Auteure française née en 1940, elle travaille essentiellement sur le matériau autobiographique. En 1984, elle obtient le prix Renaudot pour son livre La Place. À la croisée de l’expérience historique et de l’expérience individuelle, son écriture, dépouillée de toute fioriture stylistique, dissèque l’ascension sociale de ses parents (La Place, La Honte), son adolescence (Ce qu’ils disent ou rien), son mariage (La Femme gelée), son avortement (L’Événement), la maladie d’Alzheimer de sa mère (Je ne suis pas sortie de ma nuit), puis la mort de sa mère (Une femme), son cancer du sein (L’Usage de la photo), en collaboration avec Marc Marie. En 2017, le prix Marguerite Yourcenar lui a été décerné pour l’ensemble de son œuvre.
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Sur une scène dépouillée, accompagnée par le multi-instrumentiste Christophe Minck, Romane Bohringer fusionne avec son personnage et livre une performance incandescente, charnelle, d’une rare intensité. Igor Hansen-Love, L’Express